4 octobre 2024, Paris, Table ronde « Sciences et dialogue » organisée par le Comité scientifique Pro anima à la Fondation pour la Recherche Médicale
Le comité scientifique Pro anima a ouvert en 2024 un cycle de rencontres régulières entre chercheurs développant des méthodes non-animales, industriels et régulateurs : « Sciences et Dialogue ».
Ces rencontres prennent la forme de tables rondes et elles ont pour objectif de :
- contribuer à une meilleure acceptation des Nouvelles Approches Méthodologiques non-animales (NAMs) dans le cadre des tests toxicologiques et réglementaires,
- favoriser le dialogue transversal entre les différents opérateurs de la recherche, de l’industrie et de la réglementation,
- identifier les obstacles et les leviers scientifiques et réglementaires actuels et futurs,
- créer du contenu permettant d’informer et de sensibiliser le grand public sur les avancées dans le domaine des NAMs.
Le 4 octobre 2024 s’est tenue la troisième table ronde intitulée « Recherche non animale, quelles approches pour sensibiliser les publics ? » dans les locaux de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) à Paris.
Muriel Obriet, Présidente de Transcience, était présente dans le public.
Le débat était co-animé par Athanassia Sotiropoulos, directrice du FC3R et Lilas Courtot, responsable scientifique de Pro anima.
Etaient invités comme panélistes :

Dr Valérie Lemarchandel
Docteure en biologie, directrice de recherche au CNRS, Valérie Lemarchandel mène tout d’abord entre 1989 et 2006 une activité de recherche dans le champ de l’hématologie, du développement embryonnaire et de la génétique moléculaire. Elle est ensuite chargée de mission pour la communication scientifique durant 4 ans au sein de la direction de l’Institut des sciences biologiques du CNRS.
Depuis 2010, elle est directrice scientifique de la Fondation pour la recherche médicale et membre de son directoire.

Dr Stéphanie Descroix
Stéphanie Descroix est actuellement directrice de recherche au CNRS, cheffe de l’équipe de recherche Macromolécules et microsystèmes en biologie et en médecine à l’Institut Curie Paris et à l’Institut Pierre Gilles De Gennes. Son équipe est mondialement reconnue pour le développement de dispositifs et de concepts micro-fluidiques (organes-sur-puce) pour la biologie fondamentale, la biophysique et la clinique, avec un fort engagement dans le transfert de technologie dans le domaine de la médecine et des sciences de la vie. Elle est directrice adjointe du réseau national français sur la micro-fluidique (GDR MNF). Elle est l’auteur de plus de 90 publications scientifiques et a participé à plusieurs projets européens très sélectifs. Elle a co-lancé avec succès en 2016 la société Inorevia, basée sur la micro-fluidique, qui a été récompensée par plusieurs institutions françaises et européennes prestigieuses. Stéphanie s’est plus récemment distinguée pour sa contribution dans le cadre du projet MED-OOC (Organes et organoïdes-sur-puces), porté par le CNRS, l’Inserm et le CEA, qui a pour ambition de développer une nouvelle génération d’organes et d’organoïdes sur puces, capables de mimer la physiologie ou la pathologie de l’organe du patient, dans l’objectif de l’utiliser pour la médecine personnalisée.

Dr Luigi Formicola
Luigi Formicola est le co-fondateur et directeur des opérations d’ExAdEx-Innov, une startup innovante qui a l’ambition de révolutionner la recherche sur le tissu adipeux grâce à des modèles ex vivo brevetés qui reproduisent fidèlement la graisse humaine.
Titulaire d’un doctorat en biologie cellulaire, il possède plus de dix ans d’expérience dans la gestion de projets de recherche et le transfert de technologies dans le secteur des biotechnologies, ainsi que dans le développement de médicaments. Il a ainsi été témoin des évolutions de la recherche préclinique et de l’émergence de solutions alternatives visant à réduire le besoin d’expérimentation animale tout en améliorant la prédictibilité des essais cliniques.
(Source : site de Pro Anima)
Les échanges ont porté sur :
- La terminologie utilisée dans le domaine des nouvelles approches méthodologiques (NAMs) qui laisse place à une diversité d’interprétation dans la communauté scientifique et qui est trop complexe pour le grand public,
- Les enjeux éthiques de l’expérimentation animale et la pertinence des modèles non-animaux,
- L’éducation scientifique du grand public nécessaire – y compris sur les nouvelles méthodes de recherche non-animales – pour permettre une meilleure compréhension des avancées scientifiques et technologiques,
- L’implication des publics qu’il faut aller chercher « là où ils sont » et la difficulté de la vulgarisation scientifique qui doit simplifier les concepts sans en perdre l’essentiel,
- Le rôle des médias qui sont peu compétents en matière de sciences et de recherche et qui – trop souvent – survendent des avancées scientifiques pour répondre aux attentes ou aux croyances des publics,
- L’identification des publics que l’on souhaite toucher afin d’identifier les bons canaux (dont les réseaux sociaux) pour les informer,
- L’exemple de la communication et de l’éducation dans le projet MEDOoc (projet français portant sur le développement des organoïdes sur puce),
- Le rôle du secteur privé dont la communication est surtout motivée par des intérêts commerciaux mais qui pourrait également s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprise (RSE) axée sur la transparence,
- La place des décideurs publics qui bien souvent manquent cruellement de culture scientifique et avec lesquels il serait nécessaire qu’un dialogue s’établisse,
- Les perspectives pour les nouvelles méthodes non-animales sachant qu’à l’international comme en France on relève des initiatives encourageantes.
Il ressort de cette table ronde que les enjeux spécifiques liés aux méthodes non-animales s’inscrivent dans un défi plus global qui porte sur la vulgarisation de la science et sur l’éducation scientifique étendue à tous les publics.
Cette rencontre a permis d’évoquer et de discuter différentes pistes qui permettraient de sensibiliser la société à la recherche et aux NAMs. Cependant les participants se sont accordés sur le fait que la discussion aurait pu se prolonger car le sujet est très vaste.
Nous vous conseillons de découvrir le compte-rendu intégral de cette table ronde rédigé par le comité Pro Anima ici :