La plateforme PEPPER a été mise en place dans le cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE), par le Ministère de la transition écologique et le Ministère de la santé ; il a été décidé en 2019 de financer cette plateforme de recherche, associant des partenaires publics et privés. L’objectif est de réaliser une pré-validation des méthodes d’essai en toxicologie et écotoxicologie pour caractériser des propriétés de perturbation endocrinienne. La plateforme doit s’assurer que les méthodes répondent à des critères de qualité et construire des éléments de preuve reconnus internationalement.
Sont intégrés des tests in vitro, in silico, des tests sur des invertébrés ou des poissons-zèbres.
Trois fonctions sont assurées :
– l’identification et la documentation de méthodes d’essai matures, scientifiquement fondées et répondant à un besoin en termes d’identification des perturbateurs endocriniens ;
– l’organisation de tests sur ces méthodes, en faisant appel à des laboratoires d’essai, pour évaluer la répétabilité et la reproductibilité des résultats ;
– l’accompagnement des acteurs pour transmettre aux instances internationales de validation leurs méthodes et les rapports scientifiques requis.
Le projet est piloté par l’INERIS, plusieurs industriels, et les départements ministériels impliqués dans la SNPE.
Les financements sont publics (notamment en provenance du programme d’investissements d’avenir ; 5 millions d’euros prévus sur 5 ans) et privés, de la part de secteurs industriels concernés par la production ou la commercialisation de produits.
Première plateforme de ce genre, PEPPER ambitionne de devenir une structure de dimension européenne contribuant à fiabiliser et accélérer le processus de validation de méthodes élaborées en Europe et encourager leur usage. Les instances de réglementation (OCDE, ECVAM, ECHA, CEN, ISO) sont représentées dans la gouvernance de la plateforme.
La démarche a fait l’objet d’une publication en 2021 : « Identification of non-validated endocrine disrupting chemical characterization methods by screening of the literature using artificial intelligence and by database exploration ». Pour y accéder : cliquer ici
Pour l’accès au site : cliquer ici
PEPPER a organisé, pour ses 5 ans, une conférence à Paris le 6 décembre 2024, ayant permis de dresser un tour d’horizon des avancées en matière de validation et d’acceptation réglementaire.
Ce colloque a démontré le besoin de validation et exploré des solutions pour son accélération. La première session, modérée par Cécile Michel-Caillet (Anses) a montré comment la validation des méthodes est un outil pour les politiques de maîtrise du risque des substances et des perturbateurs endocriniens. La deuxième, animée par Sebastian Hoffmann (SEH consulting) était orientée vers la pratique de la validation de méthodes et les besoins des développeurs et acteurs de terrain. La troisième, modérée par Nathalie Homobono (Ministère Français de l’Economie) a porté sur la construction du bien commun qu’est la validation.
L’ensemble des intervenants a reconnu le besoin de validation de méthodes et de disposer de méthodes de qualité, pour répondre au défi des perturbateurs endocriniens, renforcer à la fois l’innovation et la confiance, tout en répondant aux attentes sociétales et de protection de la santé et des écosystèmes.
Pepper a une réelle valeur ajoutée en termes de validation : la plateforme est une initiative réussie qui a accéléré le processus pour 13 méthodes jusqu’à présent, sachant qu’il est considéré qu’un nombre de 30 méthodes représente un ensemble raisonnable pour assurer la caractérisation des perturbateurs endocriniens.
Un rapport en anglais et une synthèse en français ont été rédigés.
Nous avons appris qu’il existe deux niveaux de confiance : la confiance technique, et la confiance dans les personnes qui vous disent que vous pouvez avoir confiance. Ce n’est pas une blague, c’est la réalité.
Philippe Hubert, directeur de PEPPER