LIVRES
Face aux animaux – Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences, de Laurent Bègue-Shankland – Odile Jacob, 2022, 352 p.
C’est l’histoire du lien très particulier que nous entretenons avec les animaux qui est contée dans ce livre. Depuis l’origine, ils nous fascinent et nous terrorisent à la fois. Ils ont occupé une place centrale dans les civilisations passées et jouent, aujourd’hui encore, un rôle fondamental auprès des humains. Beaucoup investissent en eux toute leur affection, toutes leurs émotions.
C’est aussi l’ample fresque de nos relations avec les animaux, nourrie des connaissances les plus récentes. Pour percer à jour ce qui nous lie, ce livre emprunte de nouveaux chemins qui dévoilent nos attachements et leurs ambivalences.
En revisitant la fameuse expérience de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité, dans laquelle des hommes et des femmes ordinaires sont amenés à porter atteinte à un animal de laboratoire (en réalité un robot) pour la science, Laurent Bègue-Shankland, professeur de psychologie sociale à l’université Grenoble-Alpes, renouvelle l’analyse des influences de nos comportements face aux animaux. Il révèle les profils individuels et les circonstances qui favorisent une diminution de notre empathie envers eux.
Ce livre montre que nos relations avec eux, de l’attachement à la maltraitance, éclairent profondément notre identité et notre rapport à autrui.
Quelles alternatives en expérimentation animale ? Pratiques et éthique
Ouvrage collectif, coordinateurs : F. Marano, P. Hubert, L. Geoffroy, H. Juin, Editions QUAE, 2020, 186 p.
L’utilisation de l’animal à des fins de recherches fondamentales ou appliquées, pour le développement de médicaments et de vaccins, pour la sécurité des produits chimiques fait l’objet de vifs débats. Une réflexion scientifique et éthique sur l’utilisation de l’animal en laboratoire a débouché sur le développement des « méthodes alternatives en expérimentation animale ». Ce livre collectif présente les derniers développements de ces méthodes ainsi que les questions éthiques et réglementaires qu’elles soulèvent.
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La cause des animaux. Pour un destin commun, de Florence Burgat, Ed. Buchet – Chastel, 2015, 112p.
Nous partageons l’ordinaire de nos vies avec les animaux. Par choix, des chiens et des chats habitent nos maisons ; de fait, insectes, pigeons et rats résident en ville. Il serait aisé d’oublier ceux que nous mangeons, ceux dont nous revêtons la peau, ceux encore sur lesquels ont été testés les produits d’entretien et les médicaments que nous utilisons.
Nous préférons souvent ignorer qu’il a fallu interrompre une vie pour pouvoir bénéficier des produits finis que nous en tirons. D’ailleurs, la mise à mort d’animaux est parfois insoupçonnable et contre-intuitive – comment deviner la présence de gélatine de porc dans un sorbet ? – ou reste imperceptible car elle n’est qu’une étape dans un processus de fabrication, comme c’est le cas pour toutes les substances testées sur les animaux.
À travers l’étude de gestes apparemment insignifiants ou de pratiques à grande échelle – l’élevage industriel et l’expérimentation animale -, l’auteur nous pousse à nous interroger : que nous apprennent ces pratiques ? Sont-elles justifiables ? justes ? Pourquoi la reconnaissance par le droit du caractère sensible des animaux provoque-t-elle de tels débats ?
Les droits des animaux, de Tom Regan (traduit par Enrique Utria), Ed. Hermann, 2013, 750 p.
Les animaux ont des droits. C’est la thèse que défend Tom Regan dans cette oeuvre fondatrice, contribution majeure et influente à la réflexion morale contemporaine. Loin d’être sans pensée, comme l’affirmait Descartes, les animaux que nous mangeons, chassons ou livrons aux expériences scientifiques sont conscients du monde. Leur esprit est empreint de croyances et de désirs, de souvenirs et d’attentes. Ce sont, à ce titre, des êtres dotés d’une valeur morale propre, indépendamment de l’utilité qu’ils peuvent avoir pour nous. Ce n’est pas simplement par compassion pour leur souffrance, mais par égard pour cette valeur que nous devons les traiter avec respect. La théorie de Regan est la formulation philosophique la plus élaborée et la plus radicale d’une éthique des droits des animaux. Elle pose une exigence de cohérence : si nous refusons l’exploitation des hommes, il nous faut également dénoncer l’exploitation des animaux non humains. L’abolition de l’élevage, de la chasse et de l’expérimentation est requise par la justice.
Militantisme, politique et droits des animaux, de Melvin Josse, Ed. Droits des animaux, 2013, 104 p.
Le mouvement français de défense des animaux se donne-t-il les moyens de parvenir à ses buts, aussi divers soient-ils selon les orientations que choisissent ses acteurs ? Se pose-t-il seulement la question de son efficacité ? Si nul ne peut contester que la récente vague animaliste a pu contribuer de manière importante à l’émergence médiatique de la question animale, désormais « sujet de société », force est aussi de constater qu’elle se heurte la plupart du temps à l’indifférence ou à l’hostilité d’un personnel politique faisant obstacle à des avancées législatives significatives dans notre pays. Dans le cadre d’une comparaison des stratégies développées par le mouvement animaliste sur le terrain politique dans divers pays d’Europe, la présente étude permet d’établir un diagnostic et de dresser des perspectives pour la cause animale, en particulier en France.
La douleur des bêtes : la polémique sur la vivisection au XIXème siècle en France, de Jean-Yves Bory, Ed. Presses Universitaires de Rennes, 2013, 360 p.
La vivisection s’est constituée au XIXe siècle en pratique professionnelle. Suscitant un véritable engouement au début du siècle, elle n’a cessé de se développer jusqu’à devenir un paradigme institutionnalisé en 1880. Dans le même temps, elle a engendré des contestations de plus en plus nombreuses, de la part de certains vivisecteurs eux-mêmes puis des médecins publicistes, des protecteurs des animaux et du grand public organisé en associations. Pourtant les ultras de la vivisection ont été vainqueurs, revendiquant avec succès la liberté totale de leurs pratiques. Pourquoi la vivisection s’est-elle développée de cette façon au XIXe siècle en France ? Pourquoi a-t-elle été contestée ? Comment s’est accomplie sa victoire ? Cet ouvrage vise deux objectifs : par le récit historique, rendre compte des faits ; par leur interprétation, sortir du point de vue dominant, celui des vainqueurs. Sujet peu connu et très maltraité, la polémique sur la vivisection et l’expérimentation animale offre l’occasion de faire une histoire sociale symétrique rompant avec la grande tradition de l’histoire des idées et réhabilitant les vaincus : les antivivisectionnistes et les animaux.
Expérimentation animale, entre droit et liberté, de Jean-Pierre Marguenaud, Ed. Quae, 2011, 78 p.
L’expérimentation animale passe généralement pour être indispensable au progrès de la science et, par conséquent, au bonheur de l’humanité. Aussi a-t-elle été abandonnée, jusqu’en 1968, à la liberté la plus absolue.
Cependant le droit, poussé par l’évolution des moeurs et des idées, s’infiltre partout et l’expérimentation animale n’échappe plus à son influence. La nouvelle directive de l’Union européenne du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, dont les principaux effets se feront sentir à partir de 2013, a ulcéré, sur de nombreux points, les associations de protection des animaux.
Elle marque pourtant une nouvelle conquête du droit en créant les conditions de sa substitution à l’éthique sur laquelle, jusqu’alors, reposait essentiellement la protection des animaux destinés à l’expérimentation.
ARTICLES
- Timothée Gallen, « Quand le chercheur n’est pas là, les souris dansent », L’Amorce, avril 2022
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- Angela Martin, « Les animaux de laboratoire sont-ils des sujets d’expérimentation vulnérables ? », in Sébastien Bouchard et Enrique Utria (dir.), Animalité et vulnérabilité, Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 2021.
- Raphaël Larrère, « Expérimenter sur l’animal ? », Revue philosophique de la France et de l’étranger, 2019/3 (Tome 144), pp. 309-324.
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- Corine Pelluchon, « L’expérimentation animale : apories, enjeux éthiques et perspectives politiques », revue Arts et Savoirs, numéro AnimalHumanité, actes de colloque sous la direction de G. Seginger, 2018, pp. 247-262.
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- Raphaël Larrère, « L’expérimentation animale du point de vue des soutiers de la recherche », chapitre 11 de Vinciane Despret et Raphaël Larrère (dirs), 2014 : Les animaux : deux ou trois choses que nous savons d’eux, Paris, Hermann.
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- Florence Burgat, « Expérimentation animale : ‘un mal nécessaire’ ? », Revue semestrielle de droit animalier, 1/2009, pp. 193-202.
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- Raphaël Larrère, « Ethique et expérimentation animale », Natures Sciences Sociétés, 2002, 10, pp. 24-32.
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