Les données publiées par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) pour l’année 2019 (cliquer ici) se situent dans les tendances des années précédentes.
Les principaux enseignements tirés de cette analyse sont les suivants :
Entre 2015 et 2019, on est passé de 1 901 752 à 1 865 403 animaux utilisés (soit – 1,9%). L’application de la directive européenne (transposée en droit français en février 2013) semble avoir encore peu d’effet sur le nombre d’animaux utilisés. La diminution observée en 2019 (- 2,4% par rapport à 2018) est toutefois « encourageante ». Il faudra attendre les données de l’année 2020 pour confirmer s’il s’agit d’une réelle tendance à la baisse.
Rappelons qu’à ce nombre, il faut ajouter les animaux « hors champ » de la directive (animaux euthanasiés selon des méthodes réglementaires pour prélèvement d’organes ou de tissus, animaux élevés dans les établissements utilisateurs et non impliqués dans des procédures expérimentales, notamment lors de la création et la maintenance de lignées génétiquement modifiées, …). En 2017, la France avait utilisé à ces titres : 2,13 millions d’animaux.
Les utilisateurs d’animaux en France s’approvisionnent encore largement soit auprès d’élevages non-agréés de l’UE (12,7% en 2019, 10,4% en 2018, 10,7% en 2017, 9,6% en 2016, 13,5% en 2015), soit auprès d’élevages hors UE (4,1% en 2015 et 3,9% en 2019). Le cas des primates non-humains est particulièrement préoccupant ainsi que – dans une moindre mesure – celui des chiens car le taux d’approvisionnement dans des élevages hors UE est très important pour ces deux espèces.
Le nombre d’animaux utilisés pour les tests toxicologiques ou réglementaires ne se réduit pas (entre 27 et 30% d’animaux utilisés selon les années, depuis 2015), ce qui interroge sur le rythme de validation de nouveaux tests alternatifs par l’ECVAM (laboratoire européen dont c’est l’une des missions) et sur la valorisation et la mise en oeuvre des tests validés.
Entre 2015 et 2019, le taux de procédures légères a régulièrement baissé (- 26% en 4 ans) alors que le taux de procédures sévères a nettement augmenté, passant de 10,2% en 2015 à 18,7% des animaux utilisés en 2018 et 14% en 2019 ; il en est de même, dans une moindre mesure, des procédures modérées (+ 16% sur les 4 années). Les procédures sans réveil restent à des niveaux assez stables, autour de 5-6%.
L’augmentation du nombre de procédures en classe sévère et en classe modérée laissent douter de la prise en compte de l’objectif de « Raffinement » des procédures sur des êtres sensibles qui ont « une valeur intrinsèque qui doit être respectée » selon les termes de la Directive européenne.
Pour accéder à l’analyse de Transcience : Cliquer ici